Blizzard à nouveau dans le collimateur des autorités sud-coréennes

Le 15 mai dernier, Diablo III était lancé et les serveurs de jeu étaient difficilement accessibles. En Corée, les joueurs réclament remboursement et saisissent les autorités qui devront déterminer si Blizzard a respecté ses obligations commerciales.

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Le 15 mai dernier, Diablo III était lancé en Corée du Sud comme (presque) partout ailleurs dans le monde - malgré les réserves des autorités locales concernant l'hôtel des ventes en argent réel (on se souvient qu'il avait fallu plusieurs semaines à l'autorité de classification des jeux pour déterminer si Diablo III était bien un jeu vidéo ou un jeu d'argent). Et comme partout ailleurs lors du lancement du RPG d'action, les joueurs sud-coréens ont pris d'assaut les serveurs de Diablo III, qui peinaient à tenir la charge.
Pour les uns, la capacité des serveurs a été sous-évaluée (quand bien même Blizzard Korea a renforcé ses infrastructures suite au lancement), pour les autres, les défaillances s'expliquaient par la présence de nombreux joueurs de Chine continentale (où Diablo III n'est pas encore disponible faute d'agrément) jouant sur les serveurs taiwanais mais aussi coréens.

Le jeu vidéo est une affaire sérieuse au Pays du Matin Calme et à défaut de pouvoir jouer, plusieurs joueurs sud-coréens ont manifestement réclamé le remboursement du jeu à Blizzard, qui n'a pas donné suite aux demandes. Les joueurs s'estimant lésés ont donc sollicité la Korea Fair Trade Commission (en charge des pratiques commerciales déloyales), qui s'est saisi du dossier.
Dans les colonnes du Korea Times, Kim Hyung-bae (porte-parole de la Commission) confirme que la KFTC a donc initié une enquête et perquisitionné les locaux de Blizzard à Séoul lundi dernier afin de « saisir des documents relatifs et d'autres preuves qui devront permettre de déterminer si Blizzard a violé la loi [sud-coréenne sur le commerce électronique et les contrats commerciaux] ».
On attendra les conclusions de l'autorité coréenne, mais dans l'hypothèse où la Commission estimerait que Blizzard a effectivement manqué à ses obligations légales (permettre aux joueurs de jouer au jeu dûment acheté, en mettant leur à disposition des serveurs aux capacités suffisantes, en proposant un mode de jeu offline alternatif, etc.), le groupe pourrait être amené à rembourser les joueurs sud-coréens qui en feraient la demande.
Plus largement et au-delà de l'anecdote, à l'heure où de plus en plus de jeux nécessitent une connexion pour jouer (même seul), la Korea Fair Trade Commission va être amenée à déterminer le cadre légal de la pratique. À quand des joueurs remboursés de leurs achats lorsqu'un éditeur cessera l'exploitation d'un jeu ?

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