Vol d'objets dans Diablo III, condamnation par les tribunaux américains

En 2012, deux joueurs de Diablo III utilisait un cheval de Troie pour dérober des objets et les revendre dans l'hôtel des ventes en argent réel (aujourd'hui fermé). Ils ont été arrêtés et les juridictions américaines viennent de les condamner.

La mystique

On connait la porosité qui peut parfois exister entre monde réel et univers virtuels -- parfois entretenue par les exploitants de jeux eux-mêmes. Nouvel exemple aujourd'hui jugé par les tribunaux américains après une série de vol d'objets dans Diablo III.
Au cours de l'été 2012, deux joueurs américains de Diablo III s'étaient associés pour distribuer un cheval de Troie (un programme permettant de prendre le contrôle à distance d'un ordinateur infecté) au sein de la communauté des joueurs du RPG d'action. But de la manoeuvre ? Se connecter au jeu, dépouiller les personnages des joueurs infectés et revendre leurs objets dans l'hôtel des ventes en argent réel (avant sa fermeture en mars de l'année dernière). Au total, les deux malandrins auraient ainsi infecté « 20 à 30 joueurs » et dérobé « pour l'équivalent de 8000 dollars d'objets ».

Une simple question de vol d'objets dans un jeu vidéo ? Blizzard ne l'entend pas ainsi, mène des investigations et engagent des poursuites. Les deux jeunes joueurs, l'un et l'autre étudiants, résident dans des Etats différents, l'affaire est donc confiée au FBI qui procède à leur arrestation et à la saisie de leur matériel. Puis Tracy Wilkison, la procureure de la cour fédérale de Los Angeles (qui se confie dans les colonnes de Fusion) prend manifestement l'affaire très au sérieux : elle considère en effet que « les victimes ont tout perdu » après des heures de durs labeurs (quand bien même Blizzard a restitué les objets perdus aux victimes et que ceux volés n'ont pas pu être mis en vente puisque les deux margoulins ont été bannis avant de parachever leur forfait).

Sur un plan plus juridique, Tracy Wilkison a surtout retenu l'utilisation du cheval de Troie, constitutive d'une « intrusion non autorisée dans un système automatisé de données » et donc passible de sanctions pénales. Selon la procureure, « le fait de l'utiliser dans un jeu pour dérober des objets virtuels importe peu, l'acte relève de la même logique que de subtiliser un mot de passe pour accéder à un compte bancaire en ligne contenant de l'argent réel ».
Les deux étudiants ont été condamnés à deux et trois ans de probation, respectivement pour l'exécutant et le cerveau, en plus de 5 654,60 dollars de dommages et intérêts à payer à Blizzard (le montant dépensé par le développeur pour identifier puis faire condamner les deux joueurs). L'un et l'autre peu solvables, ils remboursent donc actuellement 100 dollars chaque mois à Blizzard et la condamnation apparait sur leur casier. Si l'un d'eux de ne comprend pas l'emballement et s'inquiète des conséquences pour son avenir professionnel (« j'ai juste pris des objets dans un jeu vidéo »), on imagine que pour Blizzard, l'action doit avoir valeur d'exemple. On ne triche pas impunément.

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