Les Déchus

D'après le manuscrit d'Abd al-Hazir

Les déchus constituent une espèce unique d’origine purement démoniaque, une des seules dont j’ai pu établir l’authenticité de manière concluante par des sources autres que les antiques recueils vizjerei en ma possession (la manière dont je me suis procuré lesdits recueils restera, par nécessité, connue de moi seul).

Mes lecteurs le savent bien : les premiers écrits connus des vizjerei ne sont guère plus qu’un tissu de propagande, ayant pour seul but le blanchiment des exactions commises par les mages du clan. Par exemple, il est désormais prouvé que les hommes-boucs étaient des humains qui furent les victimes innocentes d’une antique lutte de pouvoir au sein du clan vizjerei (pour plus d’informations sur l’histoire tragique des Khazras, cf. l’extrait n°009), alors que les textes vizjerei de l’époque voudraient faire croire qu’il s’agissait d’authentiques démons, et lieutenants de Baal, pas moins !

Par une confrontation systématique de la littérature vizjerei à d’autres manuscrits de mon imposante bibliothèque, j’ai cependant pu établir que sa description des créatures connues sous le nom de déchus est fidèle à la réalité.

Citons le volume V du Demonicus de Zoltun Kulle :

Les Déchus  (Nanus Improbus)

"Azmodan, furieux, les tenaient pour responsables du maintien au pouvoir des Démons primordiaux, et laissa les déchus à leur nouvelle condition afin que leur dégénérescence le distraie pour l’éternité."

Aussi difficile à croire que cela puisse paraître, les déchus étaient naguère des démons de haute lignée des Enfers. Ils tenaient le rôle d’exécutants d’Azmodan, et perpétraient les actes dont il ne voulait ou ne pouvait se charger lui-même. Ils furent les instruments de sa première tentative d’usurpation du pouvoir de Diablo et ses frères. Suite à cet échec, les déchus subirent le courroux de Diablo. Ils furent déformés, transformés en ridicules petits diablotins, par contraste avec la puissance qu’ils détenaient jusqu’alors. En outre, s’ils avaient nourri l’espoir qu’Azmodan leur rende leur forme originelle, ils s’étaient tragiquement fourvoyés. Azmodan, furieux, les tenaient pour responsables du maintien au pouvoir des Démons primordiaux, et laissa les déchus à leur nouvelle condition afin que leur dégénérescence le distraie pour l’éternité. Cet échec lui apporta certes toutes les informations dont il avait besoin pour détrôner Diablo et ses frères – ce fut là l’épisode appelé l’Exil noir. Mais cela ne fit rien pour l’attendrir sur le sort des déchus.

Lorsque leur maître, Azmodan, les lâche sur notre royaume, ces terribles diablotins font montre d’une tendance à se ruer à l’attaque tels une nuée de sauterelles carnassières, et on les a déjà vus dévaster un village endormi en quelques minutes seulement. De stature réduite et d’apparence simiesque, ils sont dotés d’une force surprenante et d’une agilité surnaturelle. Outre dévorer de la chair humaine, le seul acte qui apporte du plaisir à ces horreurs est la reproduction, d’où leur tendance à se déplacer en vastes meutes.

Malgré tout cela, et à cause de leur petite taille, la couardise semble être l’un des traits dominants de l’espèce : lorsque l’un de leurs frères tombe au combat, ils battent hâtivement en retraite.

Les déchus ne démontrent aucune prédisposition à un stade d’organisation plus évolué que l’attaque en bande. C’est là une chance pour l’humanité, car leurs rangs sont si peuplés que, s’ils venaient à se rassembler en nombre, ils pourraient facilement envahir de petites cités.

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Grâce à de plus amples recherches, j’ai pu identifier cinq sortes distinctes de déchus :

  • Les diablotins : Voilà les plus communs de l’espèce démoniaque des déchus. Ils sont l’archétype du déchu, dans l’apparence et le comportement : petits,rouges, se déplaçant en bande, assoiffés de sangs et pleutres.
  • Les chamans : Les prêtres chamaniques dirigent les bandes de déchus. Il existe également des rumeurs faisant état de leur capacité à ressusciter les diablotins morts !
  • Les forcenés : Ces déchus géants et enragés sont boursouflés jusqu’à en éclater. Cette impression est renforcée lorsque ces détraqués se précipitent sur leur victime et se poignardent eux-mêmes jusqu’à ce qu’ils explosent. Ce sont des déments, leur nom ne pourrait pas mieux leur aller.
  • Les surveillants : Avec ses bonds et grognements simiesques, le surveillant plonge ses sous-fifres déchus dans une folie meurtrière. La présence d’un surveillant dans une bande est signe de danger, car la couardise caractéristique des déchus s’efface devant la peur que leur inspire leur bien plus grand frère.
  • Les molosses : Ces abominations écumantes accompagnent souvent les bandes de déchus. Elles servent de chiens de garde, de bêtes de somme ou même de nourriture à leurs maîtres démoniaques. Elles sont loyales à l’excès, et ce quels que soient les mauvais traitements qui leur sont infligés.


Je soupçonne l’existence d’au moins deux autres types de déchus, mais j’aurai besoin de mener de plus amples recherches avant de pouvoir révéler mes théories sur les plus hautes branches de cette famille de démons.

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A propos de l'auteur:

Historien, gentilhomme et érudit célèbre, Abdel-Hazir a récemment entrepris la tâche colossale qui consiste à enquêter, rechercher et compiler des informations à propos des lieux et des habitants extraordinaires de notre monde.

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